Les éditions précédentes

Édition 2023 : « A tous les âges de la vie, ma santé mentale est un droit »

« S’engager en faveur de la santé mentale, c’est investir dans une vie et un avenir meilleurs pour tous (…). La santé mentale est un droit. Chacun de nous mérite de s’épanouir ». C’est ce qu’affirme l’Organisation mondiale de la santé dans son dernier rapport sur la santé mentale publié en juin 2022(1).
Nous avons toutes et tous une santé mentale, quels que soient notre âge et notre parcours de vie, que l’on ait un trouble psychique ou pas. En effet, tout comme nous avons une santé physique tout au long de la vie, nous avons également une santé mentale, c’est-à-dire « un état psychologique ou émotionnel(…) , à un moment donné »(2). La santé mentale n’est donc pas un état figé. Elle évolue en permanence, influencée par des déterminants qui se combinent pour la protéger, la favoriser ou la compromettre (3,4). 

Même lorsque la santé mentale est altérée, il est possible d’aller mieux et de se rétablir d’un trouble psychique. Vivre avec une santé mentale satisfaisante permet de se sentir bien dans sa peau, vivre de nouvelles expériences, relever les défis du quotidien et contribuer à la vie de la société(5). La santé mentale est donc aussi importante que la santé physique, notamment pour les enfants, les jeunes et les seniors. Longtemps taboue, la santé mentale des enfants ne peut plus être passée sous silence. 

En 2021, La Défenseure des droits a appelé « à prendre la pleine mesure de l’enjeu décisif que représente la bonne santé mentale des enfants »(6). 
En 2022, l’Unicef France a placé la santé mentale des enfants comme l’un des défis majeurs pour le 3e millénaire(7). En effet, l’enfance constitue une période sensible du développement durant laquelle sont posées les bases de la santé mentale des individus : « C’est un ensemble de facteurs individuels, collectifs et sociétaux qui permet à chaque enfant de bien grandir. Veiller à ce que chaque enfant puisse s’épanouir dans les meilleures conditions, c’est (..) aussi le devoir d’une société »(8). 

C’est donc une période où une attention particulière doit être portée aux conditions de vie de l’enfant et aux manifestations de son éventuel mal-être, pour qu’il soit accompagné au mieux, dans son développement, ainsi que son entourage. Les difficultés scolaires chez les enfants et les jeunes (violences physiques ou sexuelles, harcèlement, pression et échec scolaire, etc.) impactent durablement leur santé mentale(9).
Les confinements successifs passés, un environnement social néfaste et les incertitudes climatiques, économiques, énergétiques ou géopolitiques ont pu, et peuvent encore, majorer leur vulnérabilité psychique et leur mal-être (9,10). Pour les jeunes en situation de pauvreté, de mal logement, de handicap ou de maladie chronique, les effets négatifs sur leur santé mentale ont été encore plus importants(9).

Bilan à venir

Édition 2022 : « Pour ma santé Mentale, agissons pour notre environnement »

La crise sanitaire et les confinements successifs ont révélé à quel point la qualité de notre logement (accès, taille, insalubrité) était un déterminant majeur de notre santé mentale. De plus, les restrictions de sorties liées au Covid-19 ont contribué à fragiliser la santé mentale des Français et des Françaises en les privant de différents lieux ressources. Tout ceci nous rappelle le rôle important de notre environnement physique sur notre équilibre psychique.

La qualité de notre logement influe sur notre bien-être. Par exemple, les difficultés pour accéder à un logement et le conserver (coût, discriminations) peuvent pousser vers la précarité, dégrader la situation sociale, déclencher ou aggraver des souffrances psychiques. Avoir un chez soi est aussi une étape importante d’un parcours de rétablissement.

L’aménagement des communes contribue au bien-être des populations. Par exemple, le réseau de transport conditionne l’accès pour toute la population aux loisirs, aux soins, aux sports etc. De même, la diversité des structures dans une commune ou sur un territoire participe à l’épanouissement des individus, en leur permettant d’accéder aux services dont ils ont besoin. Enfin l’environnement physique renvoie à la planète dans laquelle nous vivons.

Une étude publiée en septembre 2021 décrit que 59% des jeunes déclarent être « très » ou « extrêmement inquiets » du changement climatique. Au-delà des jeunes, les préoccupations écologiques sont intergénérationnelles. Et l’affaiblissement de la santé mentale dû à ces enjeux écologiques limite et réduit la capacité d’agir individuelle pour œuvrer en faveur de la planète.

Édition 2021 : « Pour ma santé Mentale, respectons mes Droits »

Les mesures prises pour faire face à l’épidémie de Covid-19 que nous vivons ont un impact sur nos droits, nos libertés et nos relations sociales. Dans ce contexte inhabituel, notre santé mentale est bouleversée.

Notre état de santé mentale varie tout au long de la vie, en fonction de différents facteurs : biologiques, psychologiques, familiaux et sociaux. La dimension sociale dépend notamment de notre environnement et de la société dans laquelle nous évoluons.

Dans notre société, chaque personne a accès aux mêmes droits universels et les institutions doivent en garantir le respect. La citoyenneté relève donc à la fois d’une responsabilité individuelle et collective. En tant que citoyenne ou citoyen, j’ai le droit à la santé, à la sécurité et au respect de mes libertés individuelles. L’État met en œuvre les moyens pour me permettre de vivre dignement et pour garantir le respect de mes droits au quotidien. Lorsque ces droits sont bafoués, lorsque je subis des discriminations, ma citoyenneté est niée et ma santé mentale peut être perturbée.

Si je vis avec des troubles psychiques, le non-respect de mes droits comme la liberté d’aller et venir, la dignité, l’accès aux soins, au logement, au travail, etc. peut aggraver mes problèmes de santé mentale. Les personnes concernées par les troubles psychiques sont souvent confrontées à la stigmatisation, ce qui accroît les risques de violation de leurs droits, notamment par des actes de discrimination. Lutter contre les discriminations et garantir le respect des droits, c’est reconnaître et promouvoir la pleine citoyenneté de chaque personne, quel que soit son âge, son état de santé ou son handicap.

Édition 2020 : « Santé Mentale et Discriminations »

D’une part, les discriminations ont un impact sur la santé mentale des personnes qu’elles touchent. D’autre part, les personnes concernées pas les troubles psychiques sont confrontées aux discriminations.

Les discriminations sont les conséquences de mécanismes psychologiques, culturels et sociaux, appelés stigmatisation. Tout au long de la vie, elles peuvent se manifester par des pratiques diffuses, profondément ancrées dans la société et dans le fonctionnement des institutions. On les observe dans certaines formes d’humour et de tabou, dans la ségrégation de populations, ou dans la stigmatisation de certaines personnes, certains comportements ou certaines professions.

Au niveau juridique, les discriminations désignent des inégalités de traitement visant une personne ou un groupe, fondées sur l’un des critères définis par la loi, tels que l’origine, le genre, l’état de santé ou le handicap. Ces inégalités entraînent des préjudices dans les domaines de l’éducation, du logement, de l’emploi, de la justice ou dans l’accès à un bien ou un service comme la santé. Elles peuvent être réprimées par la loi.

Ces discriminations engendrent de la souffrance psychique et impactent la santé mentale des personnes touchées, allant parfois jusqu’au besoin de soin.

Par ailleurs, les personnes concernées par des troubles psychiques sont en première ligne face aux pratiques discriminatoires, en raison de leur état de santé (mentale) avéré ou présumé. Les répercussions sont notables :

  • sur l’accès aux (et le maintien dans les) soins psychiques et somatiques : manque d’information, non-remboursement des actes, retard d’accès aux soins et aux examens, voire refus de soins, etc.
  • sur la vie sociale : chômage, difficultés de logement, marginalisation, harcèlement, etc.
  • sur l’équilibre psychique : baisse de l’estime de soi, auto-stigmatisation, culpabilité, stress, isolement, etc.

Les discriminations influent fortement sur le poids du tabou qui règne autour de la santé mentale : la honte ainsi engendrée retarde le diagnostic et éloigne les personnes du système de soin.

Enfin, les conséquences des discriminations touchent aussi, par capillarité, l’entourage des personnes concernées ainsi que les professionnel.le.s de la santé mentale.

Édition 2019 : « Santé Mentale à l’ère du Numérique »

Sous le haut patronage de Madame Agnès Buzyn, Ministre des Solidarités et de la Santé

Depuis la démocratisation d’internet dans les années 1990, les technologies de l’information et de la communication (TIC) ont touché toutes les sphères de notre société. La santé mentale est aussi concernée par ce virage numérique. En plus d’assister au développement exponentiel d’outils divers et variés, nous constatons que le numérique a un impact global sur la santé mentale.

Les usages d’internet ont fait évoluer aussi bien notre santé mentale que notre vision de la santé mentale. Immense plateforme d’informations, espace de partage des savoirs et de démocratisation de la connaissance, le web est aussi un lieu idéal pour favoriser l’entraide via les réseaux sociaux et les blogs d’usagers. Ces outils encouragent le développement de nouvelles formes d’empowerment des personnes. Autant de supports pour aller vers le mieux-être de chacun et le rétablissement des usagers en psychiatrie.

Au-delà d’internet, les multiples technologies disponibles sont désormais employées au service de la santé mentale. On parle alors de la e-santé mentale, que l’OMS définit comme « les services du numérique au service du bien-être de la personne » et qui englobe notamment :

  • Les applications de santé et de bien-être pour les patients et les citoyens en général : suivi de traitement, hygiène de vie, objets connectés, etc.
  • Les nouveaux outils numériques au service des pratiques médicales et de la prévention : consultations et aide à distance, réalité virtuelle appliquée aux soins, intelligence artificielle (algorithmes par exemple), jeux vidéo éducatifs, etc.
  • La formation en santé : MOOC, e-learning, etc.
  • Les blogs, réseaux sociaux et forums.

Mais l’évolution des usages des technologies de l’information et de la communication peut aussi être une source potentielle de mal-être : cyberharcèlement aux conséquences parfois dramatiques, cyberdépendances (aux écrans, aux jeux vidéo, etc) à tous les âges de la vie. A cela vient s’ajouter une vigilance particulière nécessaire face à la surproduction et la surconsommation d’informations (infobésité) de qualité variable. Le décryptage et le filtrage des contenus relatifs à la santé mentale nécessitent une réelle pédagogie pour sensibiliser les utilisateurs et les accompagner vers la maturité digitale.

Édition 2018 : « Santé Mentale : Parentalité et Enfance »

« Le bien être, c’est être bien. C’est un droit et un devoir, envers soi, envers les autres, dès le plus jeune âge ». La question du bien-être et de la préservation d’une bonne santé mentale tout au long de sa vie se pose très tôt.

« Environ 20% des enfants et des adolescents dans le monde présentent des troubles ou des problèmes mentaux. Dans la moitié des cas, les troubles mentaux se déclarent avant l’âge de 14 ans. Ils figurent parmi les principales causes d’incapacité chez les jeunes dans le monde.» (OMS). En France, c’est un enfant sur huit qui
serait concerné par ces troubles. Une prise en compte précoce des troubles conditionne leur évolution. De plus, l’apparition d’un trouble chez un enfant touchant également les proches, il est important de les associer et de mieux les accompagner au repérage, dès la périnatalité.

Si la naissance d’un enfant est un événement clé dans la vie, il est aujourd’hui reconnu que l’accouchement peut engendrer divers troubles psychiques maternels. La dépression postnatale est l’un des troubles du post-partum les plus largement étudiés et concernerait entre 10 et 20 % des mères. Quant au baby blues, il toucherait entre 50 et 80 % des femmes et 5 à 10% des hommes.

Les questions liées à la parentalité peuvent également se poser lorsque l’on fait face soi-même à une souffrance ou à des troubles psychiques. Cela peut impacter les 3 dimensions du concept de parentalité définies par Didier Houzel : l’exercice de la parentalité (ensemble des droits et des devoirs), les pratiques de la parentalité (les actes concrets de la vie quotidienne) et l’expérience de la parentalité (le fait de se sentir ou non parent).

Édition 2017 : « Santé Mentale et Travail »

« Les problèmes de santé mentale sont devenus l’une des principales causes d’absentéisme au travail et de retraite anticipée. La récession économique actuelle et ses effets sur le marché du travail vont probablement aggraver les problèmes d’emploi et de qualité de la vie chez les personnes atteintes de troubles mentaux et leur famille. » (OMS, 2010)

Le travail peut avoir des effets bénéfiques sur la santé mentale, en renforçant le sentiment d’inclusion sociale, de statut, d’identité et d’estime de soi. Cependant, les personnes vivant avec un trouble psychique travaillent – entre 55 et 70% selon les études – mais moins que les personnes sans trouble. Elles ont aussi deux à trois fois plus de risque de se trouver au chômage (OCDE, 2012). De tels écarts représentent une perte majeure pour les personnes concernées, leurs familles, l’économie et la société. Il est nécessaire de trouver des solutions adaptées pour leur intégration et/ou leur maintien dans l’emploi.

De manière générale, la perte de travail et le chômage sont associés à un risque accru de troubles psychiques (stress, anxiété, dépression, addictions, etc.). Le burn-out dans le monde du travail va de pair avec l’augmentation des exigences de flexibilité, de mobilité et de responsabilités. Enfin, la pression de la performance s’exerce de plus en plus tôt chez les jeunes, et les difficultés d’accès à la formation et à l’emploi les rendent particulièrement vulnérables à la souffrance psychique.

Édition 2016 : « Santé Mentale et Santé Physique. Un lien vital »

Selon l’OMS « La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité ». Pourtant, lorsque l’on parle de santé, on oublie souvent la santé mentale, qui, comme la santé physique, est un équilibre entre des facteurs internes et externes propres à chaque personne.

A tous les âges de la vie et pour chacun, prendre soin de sa santé physique et mentale maintient ou améliore son bien-être en renforçant l’estime de soi, le sentiment d’efficacité, la qualité de vie et en développant les liens sociaux. Prendre soin de soi au quotidien (nutrition, sommeil, activité physique…) permet aussi de réduire les effets du stress.

Santé physique et mentale sont étroitement liées : « Il n’y a pas de santé sans santé mentale ». De nombreux troubles psychiques sont associés à des troubles somatiques : perte ou prise de poids, maladies cardio-vasculaires, diabète, maladies chroniques… et de nombreuses maladies somatiques peuvent s’accompagner de troubles psychiques : angoisses, dépression, addictions.

Édition 2015 : « Être adolescent aujourd’hui »

Selon l’Organisation mondiale de la santé, en 2014 chez les 10-19 ans dans le monde, la dépression est la première cause de maladie et le suicide la 3e cause de décès. En France, dans une société en mutation rapide, la santé mentale des jeunes est depuis peu considérée comme une priorité de santé publique. Selon les dernières études, environ 25 % des jeunes de 15 à 25 ans présentent des troubles psychiques.

La jeunesse apparaît souvent comme une période enviable : l’avenir est devant soi, tout semble possible. Mais c’est aussi le temps des changements, des doutes : s’adapter à un nouveau corps, choisir une orientation professionnelle dans une société en crise, construire son identité propre, découvrir sa sexualité, tenter de nouvelles expériences, développer des relations amicales et affectives en dehors du cadre familial, prendre son autonomie et choisir son projet de vie…A l’adolescence on veut être libre, mais on a également besoin de soutien, d’écoute, de protection et parfois de soins.

Si pour la plupart des jeunes cette période se passe bien, pour d’autres elle est synonyme de mal être, d’angoisse, de questionnements, de vulnérabilité ou d’une souffrance morale parfois intense. Comment savoir si les hauts et les bas sont des étapes normales de l’adolescence ou révèlent des troubles psychiques émergents ? Comment repérer les signes d’alerte : décrochage scolaire, isolement, prises de risques, addictions de tous ordres, actes agressifs, auto-destructeurs ou accidents répétés.

Édition 2014 : « Information et santé mentale »

L’information sur les questions de santé a été complètement bouleversée par le développement des technologies de l’information. Internet a permis une démocratisation rapide de l’accès à une variété de sources d’information et a favorisé le partage des expériences personnelles des patients, via les blogs, sites, chats et forums. Les acteurs de promotion, de prévention et de soins ont du prendre en compte dans leurs pratiques cette évolution majeure.

Si certaines pathologies font l’objet de campagnes de sensibilisation régulières, il n’en est pas de même pour les troubles psychiques. Pourtant ils touchent près d’un quart des français.

De plus, les préjugés négatifs liés aux questions de santé mentale restent très présents dans l’imaginaire collectif et se trouvent souvent renforcés par des faits divers à fort impact médiatique. Les journalistes ont un rôle essentiel à jouer pour informer la population et lutter contre la stigmatisation. Mais ils sont souvent démunis tant le champ de la santé mentale est complexe et diversifié.

Citoyens, professionnels de santé, du social, de l’éducation, usagers et proches d’usagers, journalistes, élus,…chacun peut agir pour mieux faire comprendre la santé mentale et les troubles psychiques.

Édition 2013 : “Ville et santé mentale”

Espace de vie, lieu de rencontres, d’échanges, de travail et de loisirs, la ville peut aussi être vécue comme un lieu d’isolement, de stress, de stigmatisation, d’insécurité et d’inégalité. A tout âge, ces situations peuvent mettre en péril la bonne santé mentale et générer des troubles psychiques, en particulier pour les personnes les plus fragiles. Pourtant des actions de prévention peuvent agir sur les facteurs de santé et réduire les inégalités.

De nombreux leviers existent pour améliorer la santé mentale de tous : logement, éducation, travail, ressources, accompagnement social, citoyenneté, accès aux soins, à la culture et aux loisirs. Cela nécessite une réponse collective,  pour laquelle chaque citoyen est concerné et peut jouer un rôle. Elle ne peut être efficace sans les élus locaux, de plus en plus interpellés et engagés sur ces questions.

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